Les drames et les bouleversements incessants des deux siècles derniers nous ont quelque peu éloignés de la Renaissance qui relève aujourd’hui d’un passé quasiment légendaire. Les historiens auraient sans doute beau jeu de démentir l’impression de sérénité qui émane des oeuvres littéraires ou artistiques de cette époque riche de ses valeurs humanistes. Il n’empêche que la culture de la Renaissance a profondément marqué l’Europe et témoigne d’une force créatrice universelle et toujours agissante.
En Pologne, la Renaissance est dominée par la figure de Jan Kochanowski, poète et humaniste d’exception, considéré comme le père fondateur de la poésie polonaise. Formé dans les universités de Cracovie, Königsberg et Padoue, secrétaire du roi Sigismond II Auguste, il a égalé les meilleurs poètes européens de l’époque. Attaché à la culture gréco-latine et à la tradition judéo-chrétienne, il a su acclimater les thèmes et les formes poétiques de l’Antiquité en les nourrissant de la sève polonaise. Aujourd’hui encore, son oeuvre nous étonne par la richesse des thèmes abordés et par la pureté de la langue. De la légèreté de ses épigrammes à l’expression de la douleur paternelle dans les Thrènes, Jan Kochanowski se confie librement et nous offre le portrait de son époque : associant l’ardeur religieuse à l’apologie de la vie, il incarne pleinement la vigueur et la sagesse tranquille d’une période faste de la culture polonaise.
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