L’Union européenne a pris ces dernières années plusieurs mesures pour construire un marché du gaz unique et compétitif. Toutefois, celles-ci semblent plus adaptées aux Etats d’Europe du Nord et de l’Ouest qu’aux Etats d’Europe centrale et de l’Est. Selon le Polish Institute of International Affairs, la Pologne doit d’ailleurs investir dans de nouvelles infrastructures pour répondre aux souhaits de l’Union européenne.
L’adhésion de la Pologne à l’Union européenne a provoqué des changements au niveau du marché gazier polonais. Le pays a dû en effet prendre des mesures, déjà avant son entrée officielle, pour modifier sa législation ainsi que la structure de son marché. Le pays s’est engagé à devenir un Etat où le gaz circule librement et où les utilisateurs peuvent changer facilement de fournisseurs. Résultat d’un contrat dit « long terme », le marché du gaz polonais est presque monopolisé par l’entreprise publique PGNiG, qui achète principalement son gaz auprès de la société russe Gazprom qui fournit 82% des importations polonaises de gaz. Seuls 5% du marché sont partagés avec d’autres entreprises que l’entreprise publique polonaise.
La volonté de construire un marché unique et compétitif du gaz au sein de l’Union européenne remonte aux années 90. Deux évènements ont accéléré le processus ces dernières années. Le troisième paquet énergie a été adopté en 2009 et le Conseil européen a mis en place une deadline ambitieuse pour 2014 afin de terminer la mise en place d’un marché du gaz fonctionnel et intégré. Le marché du gaz doit être organisé sur la base de trois piliers : la création d’une série de marchés régionaux, l’interconnexion efficace du commerce de ces différents marchés et une interconnexion physique des mêmes marchés.
Cet objectif est contesté par certains, en raison des obstacles et des coûts induits par un tel projet, principalement pour les pays d’Europe centrale et de l’Est. Par exemple, la Commission européenne a traduit la Pologne devant la Cour de Justice de l’Union européenne pour n’avoir pas transposé complètement la directive 2009/73/EC concernant le marché intérieur du gaz. Cette procédure a constitué une sorte d’électrochoc pour la Pologne.
Principal problème, les systèmes nationaux des pays d’Europe centrale et de l’Est ne sont pas assez interconnectés entre eux. La crise de la demande gazière en 2006 et 2009 a fait prendre conscience à l’UE de cette problématique. La Pologne a déjà investi dans de nouvelles infrastructures aux frontières avec la République Tchèque et l’Allemagne. Selon le Polish Institute of International Affairs, la Pologne doit profiter de nouveaux projets pour diversifier ses sources d’approvisionnement. Le think thank précise que « les besoins d’investissements sont encore vastes et incluent le développement d’une grille interne, de plus de facilités de stockage, de nouvelles interconnexions avec les autres Etats Membres de l’UE ». Sans oublier, que le pays va devoir également construire de nouvelles infrastructures pour exploiter ses ressources en gaz non-conventionnel.
Sources : The Polish Institute of International Affairs, Shalereporter, Affaires-strategiques.info