Le CERN, Organisation européenne pour la Recherche nucléaire, est le plus éminent laboratoire de recherche du monde en physique des particules. Il a son siège à Genève. Ses États membres actuels sont les suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République slovaque, République tchèque, Royaume-Uni, Suède et Suisse. La Roumanie a le statut de candidat à l’adhésion. Israël et la Serbie sont des États membres associés en phase préalable à l’adhésion. La Commission européenne, les États-Unis d’Amérique, la Fédération de Russie, l’Inde, le Japon, la Turquie et l’UNESCO ont le statut d’observateur.
Genève, le 20 septembre 2012: le Conseil du CERN a élu aujourd’hui son 21e président : le professeur Agnieszka Zalewska, élue pour un mandat d’un an renouvelable deux fois, entrera en fonction le 1er janvier 2013. Elle prendra la suite de Michel Spiro, qui arrive au terme de ses trois ans de mandat fin décembre.
« C’est un grand honneur pour moi d’avoir présidé le Conseil du CERN dans une période qui a vu les premiers résultats importants du LHC [ndlr: Large Hadron Collider], a déclaré le professeur Spiro. Cependant, ce n’est que le début, et c’est pourquoi, tout en remerciant la Direction et le personnel du CERN pour les trois dernières années écoulées, je voudrais adresser au professeur Zalewska tous mes vœux pour la suite de l’aventure du LHC. »
Agniezka Zalewska est titulaire d’une chaire à l’Institut H. Niewodniczański de physique des hautes énergies de l’Académie des sciences polonaise. Elle a eu une carrière éminente en physique des particules et une longue association avec le CERN. Elle a reçu son doctorat en 1975 de l’Université Jagiellonienne de Cracovie, pour des travaux effectués sur les données de chambre à bulles obtenues d’une expérience menée au CERN. Par la suite, elle a travaillé sur l’expérience DELPHI menée au Grand collisionneur électron-positon (LEP) du CERN ; dans ce cadre, elle a joué un rôle important dans le développement de trajectographes au silicium. Depuis 2000, elle travaille sur la physique des neutrinos avec l’expérience ICARUS au Laboratoire national du Gran Sasso (Italie), qui étudie un faisceau de neutrinos envoyé à partir du CERN à travers la croûte terrestre, et a également participé à des études de faisabilité portant sur un laboratoire souterrain en Pologne. Elle a été membre de plusieurs comités du CERN, et est déléguée scientifique de la Pologne au Conseil du CERN, depuis janvier 2010.
« Les années à venir seront passionnantes, mais exigeantes ; nous allons préparer le LHC en vue d’une exploitation à des énergies plus élevées et mettre en œuvre la nouvelle stratégie européenne pour la physique des particules », a déclaré le professeur Zalewska. Le CERN et le Conseil du CERN seront ma priorité, et je voudrais remercier les membres du Conseil et le Président sortant pour la confiance qu’ils m’ont témoignée ».
Le Grand collisionneur de hadrons (ou Large Hadron Collider, LHC) est un gigantesque instrument scientifique situé près de Genève, à cheval sur la frontière franco-suisse, à environ 100 mètres sous terre. C’est un accélérateur de particules, avec lequel les physiciens étudient les plus petites particules connues : les composants fondamentaux de la matière. Le LHC va révolutionner notre compréhension du monde, de l’infiniment petit, à l’intérieur des atomes, à l’infiniment grand de l’Univers.
Deux faisceaux de particules subatomiques de la famille des « hadrons » (des protons ou des ions de plomb) circulent en sens inverse à l’intérieur de l’accélérateur circulaire, emmagasinant de l’énergie à chaque tour. En faisant entrer en collision frontale les deux faisceaux à une vitesse proche de celle de la lumière et à de très hautes énergies, le LHC recrée les conditions qui existaient juste après le Big Bang. Des équipes de physiciens du monde entier analysent les particules issues de ces collisions en utilisant des détecteurs spéciaux.
Il existe de nombreuses théories quant aux résultats de ces collisions. Les physiciens s’attendent en tous cas à une nouvelle ère de physique, apportant de nouvelles connaissances sur le fonctionnement de l’Univers. Pendant des décennies, les physiciens se sont appuyés sur le modèle standard de la physique des particules pour essayer de comprendre les lois fondamentales de la Nature. Mais ce modèle est insuffisant. Les données expérimentales obtenues grâce aux énergies très élevées du LHC permettront de repousser les frontières du savoir, mettant au défi ceux qui cherchent à confirmer les théories actuelles et ceux qui rêvent à de nouveaux paradigmes.
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Sources: CERN Organisation européenne pour la recherche nucléaire