Les ministres des affaires étrangères français, allemand et polonais ont participé à un débat à l’Institut Jacques Delors de Berlin pour discuter de l’avenir du Triangle de Weimar avec des étudiants des trois nationalités. Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw Sikorski s’étaient rencontrés la dernière fois le 20 février à Kiev, lorsqu’ils avaient tenté d’apporter ensemble une solution à la crise ukrainienne.
Les ministres sont d’abord revenus sur l’origine et l’importance du Triangle de Weimar, qui rassemble deux États fondateurs de l’UE et l’économie la plus florissante d’Europe centrale et orientale. Créée en 1991 à la chute du rideau de fer afin d’associer la Pologne au couple franco-allemand, cette coopération approfondie serait aujourd’hui, selon les termes de Laurent Fabius, l’« aiguillon d’une Europe plus active ». Ce dernier a indiqué que le Triangle de Weimar constitue un « moyen d’aller plus loin », tout en travaillant avec l’ensemble des partenaires européens.
Les ministres ont ensuite évoqué l’hypothèse de nouvelles coopérations dans le cadre du Triangle de Weimar, en particulier dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie, avec la possibilité d’associer la Pologne au projet Airbus. Laurent Fabius a souligné la nécessité de continuer à travailler ensemble dans la politique de défense.
Selon Laurent Fabius, le Triangle de Weimar est un moyen d’améliorer la gestion européenne, actuellement « contestable », en développant des propositions concrètes, comme la lutte contre le chômage des jeunes ou une coopération sur certaines questions énergétiques. Radoslaw Sikorski a poursuivi sur ce point : après l’Europe des débuts, celle du charbon et de l’acier, le moment est venu de construire un marché européen du gaz, nouvelle ressource stratégique en Europe, afin de bâtir une Union Européenne plus sûre et plus compétitive.
Les ministres sont enfin revenus sur la crise ukrainienne et ses conséquences dans le domaine de la dissuasion nucléaire, sur les politiques climatiques et énergétiques ainsi que sur les prochaines élections européennes.
Charlotte Guériaux pour l’APGEF