Quel est ce film qui, après tout juste 1 jour de diffusion, suit de près dans le box office français (avec seulement 4 entrées de moins) un film conçu sur mesure pour cartonner, Les trois frères, le retour ? Qui a gagné aux festivals de Toronto, de Varsovie et Camerimage ? Et a participé au festival de Sundance?
C’est un film tourné en noir et blanc, en format carré. Un choix artistique justifié par l’histoire du film: Pologne, 1962. Anna, élevée dans un couvent, avant de devenir nonne, part à la rencontre de l’unique personne encore en vie dans sa famille, sa tante Wanda. Elle lui confie un secret datant de l’occupation nazie qui changera la vie des deux femmes et déclenchera leurs quêtes de vérité et d’identité.
Avec ce film, le réalisateur, Pawel Pawlikowski, revient à son pays natal qu’il a quitté à l’âge de 14 ans. Et avec ce regard de l’extérieur, il a fait un film qui, comme il l’explique lui-même, prouve que : « on peut être un Polonais sans avoir même une goutte de sang slave ».
Et il ajoute qu’il faut se détromper: malgré les apparences, ce n’est pas un film sur les relations polono-juives, mais la relation des deux femmes, investies complètement dans leurs croyances, même si le contexte historique est évident. Mais tous ceux qui regardent ce film sous l’angle de la politique, de la nationalité, la religion etc. ne pourront pas comprendre ce film qui est beaucoup plus universel et rappelle que dans la vie de chacun il y a un moment où l’on se retrouve face à un choix, et pour cela, « Tout le monde a ses raisons », comme le disait Jean Renoir.
Ida (2013), de Pawel Pawlikowski, avec Agata Kulesza, Agata Trzebuchowska, Dawid Ogrodnik.