D’électricien à président de Pologne: le parcours de Lech Walesa, 69 ans et toujours prêt pour « une nouvelle révolution », est au centre du nouveau film du réalisateur polonais Andrezj Wajda, dévoilé vendredi en avant-première mondiale à Venise.

Présenté hors compétition à la Mostra, ce « biopic », « Walesa: un homme d’espoir » raconte comment l’artisan à la célèbre moustache est devenu le leader charismatique de Solidarnosc, faisant trembler le régime communiste au moment des grandes grèves dans les chantiers navals de Gdansk en 1980.

Basé sur les entretiens entre Walesa -interprété par l’acteur Robert Wieckiewicz- et la journaliste italienne Oriana Fallaci, le scénario détaille également les séjours en prison du charismatique syndicaliste, son ascension en politique, mais également sa vie privée.

Il revient également sur l’obtention de son prix Nobel de la Paix en 1983, ainsi que ses relations privilégiées, en tant que fervent catholique, avec son compatriote, le pape Jean-Paul II.

« Les films de Wajda ont toujours été visionnaires et avec celui-ci, il a parfaitement réussi à capturer mon message aux générations futures, à savoir comment être un héros de son temps », a affirmé un Walesa jovial aux journalistes, depuis une terrasse ensoleillée donnant sur le Lido.

Même si son aura a décliné depuis – les Polonais ne lui ont pas accordé un deuxième mandat en 1995, en raison de promesses non tenues, et il n’a obtenu que 1,01% des voix aux élections présidentielles de 2000 -, sa personne reste respectée sur la scène internationale.

Avec émotion, le film rend ainsi hommage à l’esprit révolutionnaire que Walesa a incarné au moment de la chute du Mur en 1989.

« Je suis toujours actif, les combats que j’ai menés à l’époque n’ont été concrétisés que maintenant », a expliqué le presque septuagénaire – il fêtera ses 70 ans le 29 septembre – qui continue à faire du lobbying pour les droits de l’homme dans le monde entier.

« Chaque jour, je me sens plus fort et je sais que plus je lutterai, plus j’avancerai », a-t-il souligné après la projection du film, ajoutant être « toujours à la recherche d’une nouvelle révolution à soutenir ».

Confiant d’avoir vu tous les films de Andrezj Wajda, et qu’ils lui avaient donné « la force pour aller de l’avant », l’ancien leader de Solidarnosc a expliqué qu’il ne serait jamais devenu celui qu’il est aujourd’hui sans ça.

walesa_02

Le réalisateur de 87 ans, qui a reçu un Oscar d’honneur en 2000, est connu dans le monde entier pour ses films « Ils aimaient la vie » (1957), « Cendres et diamants » (1958), « Danton » (1983), « Pan Tadeusz » (1999)…

Il a expliqué que « Un homme d’espoir », dont la date de sortie en France n’est pas encore connue, constituait le troisième film d’une trilogie évoquant comment les désillusions des ouvriers vis-à-vis du communisme avaient accéléré sa chute.

Ajoutant: « J’ai fait ce film pour tous ceux qui se cherchent un héros aujourd’hui ».


Sources: France 24, AFP

Share This