28 septembre, Salle des Actes à la Sorbonne (17, rue de la Sorbonne, Paris)
9 h 30 – 13 h
Antoine Marès (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Paweł Rodak (Sorbonne Université), Accueil
Présidence : Paweł Rodak (Sorbonne Université)
Jerzy Eisler (IPN, Varsovie), L’année 1968 à l’Est et à l’Ouest – les principales similitudes et différences
Patrick Pleskot (IPN, Varsovie), Les réactions de l’OTAN à l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1968
Présidence : Justine Faure (Université de Lille)
Jacques Rupnik (Sciences Po, Paris), Utopie versus ‘normalité’: le Printemps de Prague revisité
Miroslav Novák (Cevro Institut, Prague), La place du réformisme communiste au cours du Printemps de Prague dans une perspective comparatiste
Déjeuner
15 h 00 – 19 h 00
Présidence : Antoine Marès
Irina Gridan (Inalco), 1968 en Roumanie : la tentation patriotique à l’épreuve des pressions soviétiques
Blażej Brzostek (Université de Varsovie), Varsovie et Bucarest : deux régimes face au défi de 1968
Françoise Mayer (Université de Montpellier), Siwiec, Palach: un geste, deux réceptions
Paul Gradvohl (Université de Lorraine), 1968, une année hongroise contradictoire
Sacha Markovic (Paris-Sorbonne/ISP Nanterre), 1968 en Yougoslavie: entre nationalismes et désillusions révolutionnaires
Les personnes extérieures à l’Université sont priées de s’inscrire à l’adresse mail : centre-civilisation-polonaise@paris-sorbonne.fr (jusqu’au 25 septembre)
Salle des Actes à la Sorbonne
Même s’il ne faut pas réifier les commémorations et les anniversaires – au risque de perdre le sens de la durée et des enchaînements historiques qui ne se réduisent pas aux seuls « grands événements » –, l’année 1968 a été malgré tout une année capitale, et un tournant à bien des égards. Hors de France, l’Europe a été profondément touchée par des phénomènes nouveaux, qui eux-mêmes concernaient bien des continents, à commencer par les Amériques et l’Asie. L’Europe communiste, dite alors de l’Est, n’a pas été moins atteinte par cette « vague » contestataire, sous des formes très diverses selon les espaces étatiques et nationaux. Si une immense littérature a été consacrée au Printemps de Prague et de Bratislava, l’accent a moins été mis sur la simultanéité, voire la comparaison (qui sera ici encouragée), du phénomène au sein du bloc soviétique (et de la Yougoslavie qui est sur ses marges). C’est le projet de cette rencontre scientifique qui s’articule avec un autre colloque plus spécifiquement centré sur les événements tchécoslovaques et leur rayonnement. Il s’agira donc de prendre ici en compte la situation polonaise, dont les racines proches plongent dans la Guerre des Six Jours ; le « 1968 tchéco-slovaque » en soulignant les différences de perceptions et d’objectifs qui ont pu exister entre Tchèques et Slovaques (ou même entre Slovaques : Alexander Dubček versus Gustáv Husák) ; la Hongrie où l’introduction du nouveau système économique kádárien n’empêche pas la contestation du milieu étudiant ; la Roumanie qui connaît l’apogée des « belles sixties », espoir d’un régime plus libéral qui cultive de fait un nationalisme qui va bientôt dériver ; enfin la Yougoslavie qui connaît elle aussi des problèmes avec des contestations étudiantes et l’émergence de l’affirmation croate.
Plusieurs questions communes peuvent être posées à propos de ces phénomènes de 1968 : l’une concerne l’articulation entre les préoccupations nationales et idéologiques. Leur intrication n’empêche pas des dominantes et, derrière les soucis d’orthodoxie idéologique ou de réformes, se profilent des volontés d’affirmation nationale. Réforme et autonomie forment à cet égard un couple qui touche à la fois la société et les individus.
La deuxième a trait au rapport entre mouvement et immobilisme en fonction de l’état de satisfaction ou d’insatisfaction des citoyens de ces pays. Les asynchronies des révoltes dans l’histoire de l’Europe médiane soviétisée s’expliquent tant par des échelles de développement diversifiées que par des héritages spécifiques.
La troisième est relative au contenu de ces mouvements et à la porosité interne des réactions au sein du bloc : quand Nicolae Ceauşescu et Tito se rendent à Prague en août pour exprimer leur soutien au cours tchécoslovaque, ils participent d’une opinion publique qui se globalise autour des menaces potentielles agitées par Moscou et les durs du bloc.
Enfin, il y a l’issue et les conséquences multiples (y compris culturelles) de tous ces mouvements, souvent négatives et tragiques, qui ont signifié la difficulté, voire l’impossibilité, de réformer le bloc soviétique (même si le kádárisme peut être interprété comme une « réforme rampante » qui ne s’avoue pas comme modèle) : elles ont été elles aussi très différentes selon les pays.
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